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A
André Soutoul
Inaptitude, Chômage, RSA puis Retraite
Chauffeur travaux publics, 52 ans. Ils sont une quinzaine, avec leurs gilets orange siglés du nom de la boîte.
Carrures solides, mais la parole timide, ils désignent leur délégué syndical CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) chez Eiffage route, André Soutoul. Parmi eux tous, « il n’y en a pas un qui a déjà fait une manifestation », assure-t-il.
Lui n’est syndiqué que depuis six ans. Il l’a fait pour les collègues, lorsque le délégué syndical de l’époque est parti à la retraite et lui a demandé de prendre la suite.
Il n’a pas le ton revendicatif et explique calmement les raisons de leur venue, pour la première fois, en manifestation : « On est dans l’incompréhension. Comment est pris en compte la pénibilité, le fait d’avoir commencé à 16 ou 20 ans. On se disait encore 8, 9 ans et c’est bon. Finalement non. Et puis il y a le carburant, l’inflation… »
Il a commencé à travailler à 16 ans, en boulangerie, puis a passé le permis poids lourds. Sur son camion, il transporte des machines de chantier. « On a sans cesse des manipulations. Attacher les machines, les monter, descendre », explique-t-il. Il a mal aux bras, aux articulations, aux muscles, se fait des torticolis.
« Pourtant, en 19 ans de boîte, je me suis arrêté seulement trois semaines. » Avec ses collègues, ils construisent des routes. « Il n’y en a pas un qui arrive au bout.
À 58 ans, on part en inaptitude. Alors, c’est le chômage, puis la retraite. » Si celle-ci est décalée à 64 ans, « il y aura aussi le RSA », craint-il.
Il serait favorable à une réforme « où tout le monde prend ses responsabilités : moitié pour les ouvriers, moitié pour le patronat ».
L’énervement perce quand il évoque la sourde oreille de Macron. « g>Il ferait mieux d’écouter ce qui se passe en bas, conseille-t-il. Les gens deviennent fous.
Lui et ses collègues semblent prêts à se mobiliser à nouveau. « La prochaine manif’, on monte à Paris, lance-t-il, avec élan, avant de retrouver son air calme : « Je plaisante. »
(source : https://reporterre.net/Pour-les-meurtris-du-travail-64-ans-ca-ne-va-pas-etre-possible)
Carrures solides, mais la parole timide, ils désignent leur délégué syndical CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) chez Eiffage route, André Soutoul. Parmi eux tous, « il n’y en a pas un qui a déjà fait une manifestation », assure-t-il.
Lui n’est syndiqué que depuis six ans. Il l’a fait pour les collègues, lorsque le délégué syndical de l’époque est parti à la retraite et lui a demandé de prendre la suite.
Il n’a pas le ton revendicatif et explique calmement les raisons de leur venue, pour la première fois, en manifestation : « On est dans l’incompréhension. Comment est pris en compte la pénibilité, le fait d’avoir commencé à 16 ou 20 ans. On se disait encore 8, 9 ans et c’est bon. Finalement non. Et puis il y a le carburant, l’inflation… »
Il a commencé à travailler à 16 ans, en boulangerie, puis a passé le permis poids lourds. Sur son camion, il transporte des machines de chantier. « On a sans cesse des manipulations. Attacher les machines, les monter, descendre », explique-t-il. Il a mal aux bras, aux articulations, aux muscles, se fait des torticolis.
« Pourtant, en 19 ans de boîte, je me suis arrêté seulement trois semaines. » Avec ses collègues, ils construisent des routes. « Il n’y en a pas un qui arrive au bout.
À 58 ans, on part en inaptitude. Alors, c’est le chômage, puis la retraite. » Si celle-ci est décalée à 64 ans, « il y aura aussi le RSA », craint-il.
Il serait favorable à une réforme « où tout le monde prend ses responsabilités : moitié pour les ouvriers, moitié pour le patronat ».
L’énervement perce quand il évoque la sourde oreille de Macron. « g>Il ferait mieux d’écouter ce qui se passe en bas, conseille-t-il. Les gens deviennent fous.
Lui et ses collègues semblent prêts à se mobiliser à nouveau. « La prochaine manif’, on monte à Paris, lance-t-il, avec élan, avant de retrouver son air calme : « Je plaisante. »
(source : https://reporterre.net/Pour-les-meurtris-du-travail-64-ans-ca-ne-va-pas-etre-possible)