Premier ministre dédouane les véritables responsables

« Boomers » : Véritables responsables de la crise ?

« Boomers » : quand le Premier ministre dédouane les véritables responsables de la crise.

Le 27 août 2025, lors d’une intervention sur TF1, le Premier ministre François Bayrou a estimé que le « confort des boomers » serait en grande partie responsable de l’endettement actuel de la France — une formule qui résonne comme un véritable aveu d’âgisme institutionnel .

Des propos absurdes et divisifs.

Bayrou a ainsi affirmé que « les premières victimes… ce sont les plus jeunes », qui devront à vie assumer le poids d’une dette accumulée pour le seul « confort des boomers » . Par la suite, tentant de désamorcer la polémique, il a assuré ne pas viser les retraités, arguant qu’il souhaitait simplement que les générations les plus âgées soient « les premières » à s’engager aux côtés des jeunes pour réduire la dette .

Maladresse ou réelle hostilité envers les aînés ?

L’amalgame est manifeste : en ciblant une génération entière — les « boomers », c’est-à-dire les Français nés entre les années 1940 et 1960 — Bayrou stigmatise massivement des individus déjà marqués par l’incertitude économique, la retraite différée, voire le chômage. Beaucoup parmi eux ont déjà dû se battre pour rester actifs sur un marché du travail impitoyable, bien loin du « confort » qui leur est prêté par l'exécutif.

Entre instrumentalisation politicienne et fracture générationnelle

Ces propos alimentent inutilement une rhétorique de conflit intergénérationnel au lieu de promouvoir une solidarité nationale indispensable. Alors qu’une partie non négligeable des retraités vit sous le seuil de pauvreté (par exemple, 11 % selon certaines estimations), attribuer à la totalité de leurs rangs une position de privilège relève de l’exclusion sociale et morale.

Plus encore, s’en prendre à cette catégorie comme bouc émissaire détourne l’attention des véritables enjeux structurels : l’insuffisance des recettes publiques, le gel des dépenses écologiques, la réforme du chômage ou encore les décisions budgétaires contestées en Conseil .

En conclusion

Ces déclarations du Premier ministre, au-delà d’être volontiers provocantes, nourrissent un âgisme institutionnel inacceptable. Elles dressent les retraités non pas comme des citoyens à protéger, ni comme des partenaires de dialogue, mais comme les fautifs d’une dette que l’État a seul portée. Plus que jamais, il est urgent de réinventer un récit collectif fondé non sur la division, mais sur la coopération entre toutes les tranches d’âge.

P.S. Cette dérive n’a pas échappé à la blogosphère ni aux analystes. Le politologue Clément Viktorovitch a notamment dénoncé sans détour l’âgisme implicite des propos de François Bayrou, rappelant combien cette stigmatisation affaiblit le débat démocratique plutôt que de l’éclairer.

Retrouvez en plus l’analyse de Clément Viktorovitch en cliquant sur le lien ci-dessous

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